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Charley Val

Titres parus :

Bleu diamant, éditions du miracle bossu

Les mouvances du temps, éditions du miracle bossu

Le peuple des rues, éditions du miracle bossu

Les bois sacrés de nos âmes, éditions du miracle bossu

Cendre de pluie, éditions du miracle bossu

Nuit profonde, éditions du miracle bossu

Crédonia, éditions du miracle bossu

Remous d'enfance, éditions du miracle bossu

Replié dans le temps, éditions pauvre erre

À paraître, aux éditions pauvre erre :Le monde de la nuit,

avec des dessins de Odile Fix.

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1.

La nuit est factice les jours d’éclipse.

 

Souvent, face aux questions des enfants

certains usent de boniments.

 

Peut-être par peur ou pudeur

l’honnêteté est un courage inavoué.

 

Ceux qui ne peuvent se prémunir d’invectives, tricheries

se noient intérieurement.

 

 

Préservons nos doux secrets, sensibilité, fragilité

comme des bouts de tissu abîmés.

4.

Une ville enflammée

de néons rouges.

 

Des nuits sulfureuses en apparence

où des femmes sont cloîtrées

derrière des vitres.

 

Devant des embrumés

leurs charmes oxydent

leurs veines animales.

 

 

Elles cherchent l'exil

sous la fumée itinérante.

 

 

Un nuage rose dans l'herbe verte.

 

Des étoiles éclatent à l'intérieur.

7.

Ses yeux sont mystérieux

où des lueurs s'éteignent

à l'heure des regrets

laissant devant elle un palpable secret.

 

Elle est chargée de tristesse et de peur.

 

 

Notre gorge est nouée

et tiraillée et cassée

de trémolos

comme la mélancolie

d'une chanteuse de fado.

 

Des larmes dissipent les flammes du passé.

 

À cet instant, on est dépité et résigné

 

mais peu à peu on puise espoir et empathie

 

une protection ancrée dans le temps.

2.

Musique assourdissante

musique apocalyptique.

 

 

Des gens bougent et se battent et se bousculent.

 

 

Sombre spectacle

de strass et de paillettes

dans une boîte aux lueurs

noiraudes et violettes :

 

une autre nuit dans la nuit.

5.

Dans la solitude entre quatre murs

on se tient comme le

Penseur de Rodin

mais on ne pense à rien.

 

On s'isole avec des musiques itinérantes

qui canalisent nos vibrations.

 

Quelque chose nous prémunit d’être la pierre d'hiver

ou d’affronter les fleurs de la vanité.

 

Personne n'est prêt pour cela.

 

 

Dans les veillées citadines, des joyeux lurons

lèvent leur verre pour oublier les guerres et la misère.

 

 

D'autres cueillent des Kalina* pour les défunts.

 

            

               *Kalina : plante à fleurs blanches qui pousse                 en Sibérie.

               C’est également le titre d'une chanson de                     Go_A, groupe de musique électronique                       ukrainien.

8.

Marcher sous la lune

en fumant.

 

On joue à la locomotive.

 

Les pas s'accélèrent pour réchauffer

l'atmosphère humide et tiède.

 

Des nuages cachent les étoiles.

 

 

On voit le serpent, le rat, le chien, le chat et le coq.

 

Comment voir clair dans ce brouillard animal

dans l'ombre de la frayeur ?

 

Car peu de gens peuvent être forts comme

un taureau doré plongé dans les ténèbres.

3.

Au soir,

des histoires

dépassent notre incompréhension

à la frontière des comptoirs

où se mélangent odeurs d'alcool et de sueurs.

 

 

Des gens aux allures abîmées

tanguent

comme des navires dans les eaux tumultueuses

d'un joyeux orage.

 

 

L'ivresse est une triste route.

6.

La lune danse les jours d'équinoxe

 

une lueur hypnotique nous maintient éveillés

 

une ombre bleue apaise notre veillée nocturne

 

des rêves, un peu de fumée et du café.

 

 

Du silence entre des murs.

 

Les chats et leurs prunelles d'émeraude translucide

scrutent le chagrin de l'enfant qu'on a été

avec empathie et bienveillance.

 

 

Une larme de lait tombe lentement avant le lever du soleil,

contraste de couleurs....

 

 

Parfois l'insomnie est d'une beauté non épuisée

9.

Dans la pénombre festive

 

le monde de la nuit voit rarement

 

le jour de l’oubli.

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