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la climatisation des heures sombres

la climatisation des heures sombres

je tourne
des pages d’argile
de cendres

des personnages secs meurent
dans le creux de ma main

recroquevillés sur leur désespoir
jusqu’à disparaitre

ils cherchaient une ligne de vie pour s’abreuver seulement à l’horizon

les chants sacrés du tarot font danser de joie les voyageurs du silence
ils viennent de pays escarpés

les pierres hululent la nuit des histoires violettes
décrocher les mystères des nuits

une

trancher des histoires de mots enfin
croire au renouveau des souvenirs futurs


le sable glissant à l’intérieur de mon poing est une civilisation perdue

nous éteignons le soleil de pauvres êtres

des éphémères battent encore de l’aile sur le sol
seuls ils cherchaient l’esprit du jour

début des insomnies au cou brisé
une projection en boucle des jours heureux

et ma nuit qui crache sa misère

le sommeil file entre mes doigts
des histoires à raccommoder durant le jour


les araignées ont rendu leurs tabliers
elles ont lâché leur travail précieux et délicat

d’orfèvres patientes


marcher comme un somnambule
s’oublier dans le monde des signes
je perds ma vie
à me cramponner sur le bord d’une rive



au loin les soldats ont déjà passé par-delà les 7 montagnes
pendant que nous trinquons à la fraicheur du soir
enfin…


la climatisation des heures sombres

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