frères de bois

deux frères de bois grandissent
côte à côte
se soutenant dans les épreuves et dans la tempête
le plus grand
se rapprochant du ciel
en oublie peu à peu ses racines
les sapins ont été aussi
des vertèbres de fossiles
l’homme de la montagne trouve sa chaleur en rapprochant ses mains
pour en faire pulser les planètes
il met sa capuche de velours pour oublier le clinquant
pour oublier la valeur de la perle
comme il aime regarder les fleurs des champs
sans les cueillir
la nuit aux empreintes de pattes de chats
nous renvoie mille fois la lumière de notre lampe
la neige vient d’en bas pourtant
mais elle est esprit
l’énergie pulse dans nos synapses
image immédiate de la splendeur sauvage
ni la perle au cou
ni les fers aux pieds
je fais partie du monde qui m’accueille dans ses bois
la tête majestueuse
l’élan est roi